Les XL 250 S modèles ’78 et ’79 sont de vraies 250 cc. A partir de 1980, pour une sombre histoire de TVA à 33%, Honda réalésa ses blocs en 240 cc.
Et compte-tenu de la diffusion de la XLS 250, on trouve surtout des 240 cc. D’ailleurs, le moteur que j’avais initialement remonté en était un. Mais cette casse d’arbre à cames change un peu la donne, surtout que le moteur d’origine n’a pas l’air si mal en point que ça. Et si ma XL 250 S de 80000 km retrouvait SON vrai moteur de 250 cc ?
Mais pour savoir s’il y a moyen de le faire tourner, il faut démonter pour le décrasser en profondeur.
Haut moteur
Le gros du boulot se situe sur la culasse. Point positif, j’ai eu la bonne surprise de voir qu’elle n’est pas fissurée et que les sièges de soupapes sont en parfait état. La grosse galère vient d’un morceau de collecteur littéralement soudé à la culasse. Après un jeu de patience de plusieurs heures pour l’avoir mm par mm, la culasse est libérée de la ferraille. Et heureusement, elle n’a pas trop de bobo.
Au niveau des soupapes, il y a une couche de calamine impressionnante sur la tête des soupapes et dans les conduits. Les joints de queue de soupapes étaient tellement fatigués que le moteur a dû brûler des litres d’huile. Heureusement, les soupapes sont sauvables. Un bon nettoyage et elles retrouve leur état d’origine.
Au niveau du piston, un peu de calamine mais rien de dramatique. Par contre la segmentation a un jeu latéral qui se voit à l’oeil nu. C’est compliqué de trouver une segmentation d’origine mais eBay est me sauve encore la mise.
Bas moteur
J’ai nettoyé au mieux les éléments du moteur en étant attentif aux pignons de boite et aux roulements de vilebrequin. Rien à signaler de ce coté-là. Je fais également le choix de ne pas ouvrir le bas-moteur. En controlant visuellement par le trou du piston, je vois que la boite de vitesse est intacte.
Je pense que comme la moto devait consommer beaucoup d’huile, l’appoint a été privilégié à des vidanges régulières. Ce qui fait que la boue s’est accumulée. Mais étonnamment, cette boue grasse a préservée le moteur.
Je commence par un nettoyage assez brutal au nettoyant frein, ce qui permet de retirer le gros de ce goudron et également d’offrir une meilleur prise pour démonter la visserie.
J’en profite pour remettre une chaine de distribution neuve, celle d’origine étant totalement fatiguée. Je me bats un peu avec le tendeur de chaine (“faut desserer/serrer quel écrou en premier déjà ?”), je referme le tout avec dès joints neuf et en contrôlant bien tous les serrage et le moteur s’en retourne dans son cadre.
Redémarrage
En trois coups de kick, le moteur s’ébroue de nouveau, sans bruit suspect, pour mon plus grand plaisir.
Pour parfaire le nettoyage, je vais faire tourner le moteur et incorporer un nettoyant pré-vidange et faire une vidange dans la foulée. On devrait déjà y voir plus clair.
Une petite virée test d’une trentaine de kilomètres pour tester le tout. Et je mets dans le moteur une bonne dose de nettoyant prévidange Bardahl. Je refais un petit tour de 20 km et je fais la vidange. Quand je vois le résultat, je ne peux que conseiller : le moteur est net
Le moteur d’origine, sous son aspect fatigué, méritait surtout un gros nettoyage. J’ai été surpris par l’absence de dégat intérieur malgré des signes de fatigue manifestes.
C’est une leçon pour mes prochaines restaurations, et ça ne rend cette XLS 250 que plus attachante à mes yeux.