En 1986, Suzuki propose un custom mid-size au doux nom de Savage. Même si le caractère de l’engin n’est pas aussi sauvage que son nom le laisse espérer, la LS 650 se révèle originale.
Originale car la LS 650 Savage a été le seul custom équipé d’un gromono. C’était même le plus gros monocylindre de route de la production moto. D’abord en boite 4, elle se trouve équipée d’une 5ème vitesse en 1991. Le look, lui, restera inchangée jusqu’à sa disparition du catalogue en 2000. En Europe en tout cas car la Savage poursuivra sa conquête des USA sous le nom de Boulevard S40 (pour “Single 40 inches”). Tout de suite moins valorisant que Savage…
Et ça donne quoi sur la route ?
Comme tout custom japonais qui se respecte, le châssis est tout simple, avec un ensemble de combinés amortisseurs séparés très inclinés. On ajoute un guidon corne de vache et des repose-pieds très en avant (très important pour le confort mais on y reviendra par la suite). Niveau instrumentation, c’est le stricte minimum mais bon, c’est raccord avec le style de la moto.
La Savage est une moto basse et légère (170 kg) qui conviendra immédiatement aux petits gabarits. Mon 1m94 n’est pas du tout adapté à l’engin même si niveau ergonomie, les cales pieds et les commandes ne posent pas de soucis.
Le moteur démarre dans un son typique de gromono (mais il mérite d’être libéré avec un échappement plus libre). Un fois en route, et une fois habitué à son angle de chasse de custom, on apprécie les vibrations du moteur et sa reprise sur un coupleappréciable.
On se prend à cruiser au rythme de ce “demi moteur” qui a son petit caractère même si je m’attendais quand même à un peu plus de caractère. Mais bon, le bloc de 652cc est refroidi par air nous gratifie de la puissance phénoménale de 31 cv (oui, je me moque, mais une SRX en fait 10 de plus avec la même technologie, et ça se sent).
En utilitaire, pour faire des petits trajets, on s’étonne de sa consommation de moineau (moins de 5 L/100 km) et du bonheur de la transmission par courroie, plutôt unique pour cette cylindrée.
Si la Savage est une fidèle alliée au quotidien, je ne me vois pas rouler loin dessus. Les suspensions couplées à la position “membres en avant” sont un véritable cauchemar pour les lombaires. En 20 km, j’ai le dos broyé.
Pour conclure
Si la Savage est une moto fiable dans son ensemble, il est important de surveiller son haut moteur. Point faible de la machine, bon nombre de moteur ont eu des casses de distribution et de paliers d’arbres à cames. Petit désagrément également, le joint de culasse est une pièce d’usure : il lâche très facilement. Pas dramatique quant à l’utilisation de la machine, mais c’est très désagréable pour les chromes et le pantalon.
Au final, la LS 650 est un custom original, à la motorisation attachante à défaut d’être ébouriffante. Cette moto ne paie pas de mine mais elle est unique et pourra répondre facilement aux adeptes de la customisation qui n’ont pas un gros budget. En effet, pas besoin d’être un grand mécanicien pour transformer cette machine. C’est la philosophie même du custom, non ?