XS 650

Chroniques d’un Dompteur de Trapanelles

Ducati Multistrada 1000 DS

Avec la Multistrada 1000 DS, Ducati sort officiellement son premier trail en 2002. Officieusement, la Cagiva Elefant (Ducati E900 aux USA) et la Gran Canyon ont déjà prouvé que le twin de Bologne était tout à fait légitime dans un cadre de trail.

Pas encore une mamie mais elle est à part dans la production de Ducati. C’est une moto que j’ai vraiment apprécié et je suis dans ma période nostalgie. Dessinée par Pierre Terblanche (qui a d’ailleurs dessiné la Cagiva Gran Canyon lorsque il travaillait au CRC), la MTS 1000 veut être une moto routière confortable et « multi-routes » (Multi Strada)

Je trouve cette Ducat' très jolie
Je trouve cette Ducat’ très jolie

Le cadre est un treillis tubulaire. La fourche et l’amortisseur sont estampillés Showa. Le freinage est toujours confié à Brembo. La machine est motorisée par le Desmodue cher à la marque. Outre le fait d’être monté à 1000cc, il dispose aussi du double allumage, le « Dual Spark » (le DS de son nom), sensé améliorer la combustion. Il développe ainsi 84 ch à 8000 tr/min et un couple de 8,5 mkg à 5000 tr/min. En 2005, Ducati proposera la Multistrada DS 1000 S qui utilise des suspensions Öhlins. Puis la 1000 deviendra 1100 cc.

Une belle machine

Ducati transformera complètement le concept trail-supermotard-roadster en trail-sportif avec la Multistrada 1200 et ses 160cv.

Les Ducat’ de Terblanche ont souvent été critiquées et le look particulier de la Multistrada n’échappe pas à la règle, avec le haut de sa bulle fixée sur le guidon., tournant donc indépendamment du reste du carénage. Personnellement, je la trouve très jolie même si la « boite à chaussure » qui sert d’échappement est une véritable horreur. (Je l’ai très vite remplacée par deux Mivv)

Haute et fine, ma grande taille se sent bien dessus. Mais sans avoir démarrer, on voit tout de suite « l’hybride » : une position de roadster avec un gabarit de trail. Ca semble plutôt confortable, avec une selle très bien dessinée quoiqu’un peu raide.

Une bonne compagne au quotidien qui demande un peu d'attention et d'équipement
Une bonne compagne au quotidien qui demande un peu d’attention et d’équipement

Le démarreur est automatique. Une pression et le boitier électronique gère le démarreur. Ça sent le foirage, ce système… Mais le moteur craque instantanément. Bon, le starter « automatique » a du mal à me gérer le ralenti à froid. Le son est sympa même si on sent bien que le catalyseur étouffe le bloc. Heureusement que le bruit de l’embrayage à sec est bien présent ! Une fois lancé, c’est bien une Ducati. Plus souple que celles de la grande époque, certes, mais toujours avec un embrayage raide et un moteur qui n’aime pas les bas régime. En ville, la moto demande un peu de doigté mais la moto, haute et maniable met rapidement en confiance. Il semble que la petite sœur, motorisée en 620 cc, soit plus adaptée à l’usage urbain.

Une chouette copine !

Si, sur belles routes et les voies rapides, la moto nous balade sans aucun souci et avec un confort certain et un appétit de moineau, c’est sur les routes départementales que la Multistrada montre tout son potentiel. La machine est un véritable vélo : très bien équilibrée, légère, avec un moteur péchu c’est un plaisir. La machine est très précise et les “petits 80 poneys italiens en colère” du bloc 2×2 soupapes suffisent a propulser la MTS avec vigueur. Un petit concentré de bonheur ! Puissant et coupleux !

Pour le “multi strada”, il faut néanmoins renoncer aux chemins. La moto n’est vraiment pas adaptée à goûter à la terre. Déjà que pour pouvoir rouler sous la pluie sans s’en mettre partout j’ai du ajouter une rallonge de garde-boue avant et un lèche-roue arrière, alors de la terre, il ne faut pas insister. La Multistrada n’est un trail que par son look.

La voici avec son équipement la rendant plus vivable au quotidien : une béquilee centrale, des protège-mains et surtout une rallonge de garde-boue et un lèche-roue.
Une béquille centrale, des protège-mains et surtout une rallonge de garde-boue et un lèche-roue.

A part ces quelques détails et une fâcheuse tendance à ne pas vouloir démarrer, j’avoue avoir pris beaucoup de plaisir avec cette moto. Elle fait partie des machines que j’ai aimé avoir possédé et que je regrette un peu aujourd’hui. A l’occasion, je serai même assez partant pour goûter de nouveau au joie de cet hybride, déroutant, mais tellement attachant.


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