Depuis que la ZRX a passé 100 000 km, je rencontre des soucis de réglage de carburation. Et j’ai eu l’occasion de prendre la compression moteur…
Au delà de l’attachement que j’éprouve pour cette machine qui nous a fait voyager loin, la Kawasaki ZRX représente pour moi l’aboutissement du méchant roadster gavé par des carbu. C’est simple, c’est efficace, c’est rugueux, et c’est une nouvelle preuve que t’as pas besoin de 180 cv apprivoisés par de l’électronique pour te faire peur et prendre ton pied.
Bref, ce ZRX, ça fait 15 ans que je le balade partout. J’ai même songé à en prendre un autre comme moto du quotidien. Sauf que c’est débile, j’en ai déjà un, autant rouler avec, plutôt que de trouver encore une nouvelle moto. Mais pour pouvoir la sortir au quotidien, il faut que je lui fasse un gros check-up. Niveau partie-cycle c’est plutôt pas mal car la moto a toujours été suivi.
Par contre, le moteur commence à accuser le coup. Avec 126000km, il tourne encore vaillamment, me balade loin, mais on sent qu’il n’a plus son caractère d’avant. Même avant de passer à l’E85, j’avais un souci de réglage à bas et moyen régime. Si elle prend facilement ses tours, elle a toujours un cycle un peu irrégulier, en bas et à mi-régime malgré de nombreux réglages de carburation.
Après avoir réglé ce qu’il était possible de régler, je me suis décidé à prendre la compression du moteur. L’appareil ne coûte pas très cher et s’il n’est pas très précis, il donnera quand même une bonne indication.
Contrôler la compression moteur
La prise de compression moteur est liée du taux de compression :
- Le taux de compression est le fameux rapport volumétrique des fiches techniques. C’est le volume d’air que le moteur est capable de compresser : 1L d’air au point mort bas compressé à 0,1L au point mort haut donne un taux de compression de 10:1. Le moteur comprime 10 fois le volume d’air. C’est une valeur mathématique.
- Et la compression, c’est une mesure de la pression effective du cylindre. Dans cette mesure, entre en jeu l’étanchéité des soupapes, des segments, du joint de culasse. Cette mesure de pression est un indice précieux de l’état du moteur.
Donc pour mesurer la compression au compressiomètre, rien de bien compliqué.
- Les mesures se prennent moteur chaud ;
- Enlever les bougies et débrancher les bobines d’allumage ;
- brancher le compressiomètre sur le premier cylindre, ouvrir les gaz à fond ;
- Utiliser le démarreur pour que le moteur tourne 5/6 tours ;
- La pression se lit directement sur l’outil, en bar ;
- Reste à recommencer pour les autres cylindres.
Résultat, ce n’est pas glorieux pour mon bon vieux ZRX. Avec des pressions mesurées autour de 6 bars pour les 4 cylindres alors qu’un bloc neuf tourne autour de 9 bars, ça sent le moteur fatigué.
Je ne pense pas aux soupapes car les 4 cylindres affichent les mêmes compressions. Vu le kilométrage, la segmentation fatiguée semble plus probable
Je reprends les mesures en mettant une goutte d’huile dans les cylindres. Le but est de voir si la pression augmente. Si c’est le cas, c’est bien la segmentation, sinon, ça sera les soupapes.
Les compressions remontent à 8 bars. 2 bars de plus, les segments sont vraiment en bout de course. Reste à savoir si j’ouvre ou si je remplace…