Fin 2010, un besoin de mécanique se fit sentir. Nous apprécions vraiment de mettre les mains dans le cambouis ensemble. C’est toujours sympa de se retrouver entre amis pour “mécaniquer” sans se prendre la tête. Mais pour ça, il nous fallait une mécanique connue, simple et surtout pas chère.
Notre patiente fut rapidement trouvée, les motos en panne et à vendre étant légion en automne. Notre dévolue se jeta donc sur une Kawasaki ER5 avec la pompe à eau cassée. Le garage ayant annoncé à son propriétaire un dizaine d’heure de main d’oeuvre, il a préféré la brader à 500€.
Connaissant très bien ce moteur, nous savons que la panne n’est pas dramatique, surtout que la moto démarre encore, mais elle demande du temps. Ce n’est pas la pompe à eau en elle-même mais le filetage du balancier d’équilibrage qui casse. Donc pour remonter la pompe à eau, il faut changer l’arbre d’équilibrage. Il nous faut descendre le moteur et l’ouvrir.
Nous trouverons sur le web une boite de vitesse complète avec l’arbre d’équilibrage. Finalement plus simple à trouver que l’arbre seul. (Le reste de la boite sera revendue et montée sur un KLE.)
Le démontage n’est pas compliqué mais prend du temps.
Ouverture du bas moteur.
La boite de vitesse est propre, les fourchettes en bon état. Il suffit de retirer le balancier cassé en faisant bien attention au calage lors du remontage du nouveau.
Bas moteur refermé !
On termine par le remontage de la pompe en elle-même. C’est en théorie plutôt facile, sauf qu’au serrage, on a vite fait de foirer le pas intérieur de la pompe, très fragile. Ce qui sera fait… Heureusement, possédant un vieux bloc de GPZ, j’ai pu ponctionner la pièce manquante. Le second essai fut le bon.
Pendant que le moteur est facilement accessible, nous en profitons pour faire le jeu aux soupapes (écrous/contre-écrous), une vérification de la distri et de changer quelques joints du circuit de refroidissement près des puits de bougies.
Remontage de l’ensemble dans le cadre et redémarrage.
Bruit moteur à froid !!!! Une bielle ?
La solution nous sera donnée par un mécano Kawa : presque tous ces moteurs ont cette maladie. Ce sont des blocs à chemises humides et le joint torique se trouve entre la chemise et le carter inférieur. Le joint se tasse, ce qui se traduit par un léger jeux à froid, disparaissant à la dilatation. Il y a eu une note de Kawasaki à la sortie du GPZ mais sans prise en garantie car pas de risque. Aucune inquiétude de ce coté donc, surtout que l’ER5 fonctionne parfaitement bien ! Et avec le recul, c’est vrai, tous ces blocs claquent.
Pour les finitions, les collecteurs étant fatigués, nous les avons polis puis vernis. Les clignotants arrières, mal intégrés à la coque (perçage de sauvage), ont été remplacés par des répétiteurs d’ailes de Peugeot 206. Le rendu est vraiment satisfaisant.
Bon, la machine est remontée, synchro et derniers réglages effectués. Reste à rouler !
Maxime ayant eu une casse moteur sur son ZRX au retour d’Ecosse, se charge de rouler. La machine lui survie, elle est fiabilisée.
6 mois après, elle fera le bonheur d’une jeune motarde cherchant une moto économique et fiable.
Je suis sur qu’elle roule encore…