XS 650

Chroniques d’un Dompteur de Trapanelles

Yamaha VMax 1200

Juste un mythe, une icône motocycliste. Son nom dégage toujours l’aura d’une brute épaisse, d’un dragster des rues. Beaucoup la trouve d’une beauté intemporelle, je me contente de la trouver impressionnante et unique. Si le 1700 a rajeuni l’image, le choc visuel des années 80 fonctionne toujours avec cette 1200.

Je ne vais pas m’éterniser sur une histoire que tout le monde connait mais destinée initialement uniquement au marché américain, la VMax s’installera finalement en France, en devenant un modèle culte.

Dans les années 1980, Yamaha cherche à se développer aux États-Unis. Le studio GK Design International va alors concevoir une moto dragster/custom sur la base du moteur quatre cylindres en V et de la partie cycle de la 1200 Venture. Une sorte de hot-rod à 2 roues. La VMax devait être distribuée uniquement sur les marchés américains et japonais. Mais l’importateur français, Jean-Claude Olivier convaincra les dirigeants de Yamaha de lui vendre une dizaine de VMax. Contre toute attente, les commandes affluent et Yamaha décide de distribuer la VMax en Europe en 1986. Et le modèle fût un succès.

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Massive, au look inimitable et intemporel

La VMax est un modèle unique. Un énorme moteur sur roues. On ne voit d’ailleurs que cet énorme V4. Un gros dragster avec l’avant frêle et l’arrière massif occupé par une  énorme roue quasi-pleine et deux gros pots chromés.

Bon, soyons clair, le VMax ne m’a jamais fait vibrer. Esthétiquement, je la trouve impressionnante mais j’ai fait une overdose des préparations “années 90” dégueulasses (si si, vous voyez très bien). Bref, difficile de me retourner sur une VMax.

Sauf que j’ai enfin eu l’occasion d’essayer. J’ai eu envie de monter dessus et de mettre le contact de ce modèle. Quasiment d’origine et sobre (sans jantes modifiées ni fourche inversée, pas de coque arrière ni peinture so-nineties). Juste un sissy-bar et 2 drag-pipes marving qui renforcent le coté custom. Reste ce magnifique moteur et les pneus aux marquages blancs pour l’effet dragster.

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Avec un couple pareil, pas besoin de mettre le compte-tours sous les yeux. Le compteur, lui, est à bien surveiller

Démarrer le moteur est déjà un bonheur. Le son des Marving, sans être trop bruyant, est rauque. Le V4 a une sonorité très particulière. A bord, la position n’est pas très naturelle. Le buste droit, les jambes un peu repliées, les bras à l’horizontal. Le saute-vent va aider à ne pas trop en prendre plein la tête.

Première. Une fois lancé, on se plait à enrouler au couple, à accélérer pour sentir, deviner ce qu’elle va pouvoir nous montrer. L’horizon se dégage et une simple rotation sèche de la poignée vous propulse avec vigueur ! La position de conduite étant très droite, on ressent bien l’accélération. Grisant ! Maintenant, il faut attraper les freins avant d’attaquer le gros virage. Ils ne méritent pas leur mauvaise réputation. Alors oui, faut les attraper fermement mais ils freinent. Ce n’est pas pire que d’autres modèles. Le souci est surtout qu’ils sont montés sur une partie-cycle qui n’a pas pas franchement envie de tourner. Je m’explique.

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Qu’importe l’angle de vue, on ne voit que le moteur !

Avec le VMax, tu ouvres les gaz sur le moindre bout de ligne droite et attaques les grandes courbes sans trop de souci. Ça se dandine un peu mais ça passe très bien. Quand ça devient plus serré, tu arrives toujours aussi vite, sauf qu’il faut freiner fort, que la moto a plutôt envie d’aller tout droit, que tu sens l’arrière qui bouge et que les trajectoires s’élargissent facilement. En sortie de virage, tu rouvres les gaz et tu recommence ton freinage de trappeur au prochain virage. Parce que oui, ce qui est rigolo avec le VMax, c’est de se laisser griser par ce gros moteur et de dompter la bête dans les virages. L’alchimie est vraiment sympa. Reste qu’il faut garder un minimum de retenue car la moto va préférer la balade à l’attaque à outrance, au risque de vous le faire payé très cher.

Je ne parle que du côté ludique. Il faut avouer que je n’ai pas vu beaucoup le côté pratique de l’engin. Alors oui, on peut rouler cool, rouler en ville (la grosse frime !), grâce à un moteur vraiment très souple qui permet aussi cruiser. Si les longs parcours seront vites fatigant, les arrêts seront nombreux car le moteur est assez gourmand et le réservoir de 15 litres montre très vite des signes de “vide”. Le sissy-bar (option) vous permettra de ne pas perdre votre passager. Un petit vide poche est disponible sous la selle pour placer 2-3 babioles. C’est tout.

Je retiens surtout que j’ai pris beaucoup de plaisir avec cette VMax ! C’est une moto qui sent bon les eighties avec un gros moulin gavé et un cadre en caoutchouc. Pas vraiment conçue comme une compagne de votre quotidien (mais faisable), elle est surtout une complice marrante pour les sorties du week-end.

Et maintenant je peux le dire : j’ai essayé une VMax !

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