XS 650

Chroniques d’un Dompteur de Trapanelles

Royal Enfield 500 Classic – Cosy Rocket

Avec la mode actuelle du rétro et du vintage, le side-car revient sur le devant de la scène. Et Royal Enfield, avec son panier Cosy, est tout à fait légitime.

Royal Enfied, Triumph Bonnie… quelques modèles de marques historiques se retrouvent de plus en plus greffées au panier magique (Ural, c’est un peu différent, ils produisent carrément des sidecars de série). Les gros attelages, avec leurs paniers massifs, leurs looks futuristes et leurs prix très élevés sont de plus en plus délaissés mais il s’agit un autre sujet.

Un vrai gosse dans un magasin de jouet

Bref, me voici chez Bernard Bourasseau, grand passionné et spécialiste français de la Royal Enfield.

Je parlais plus haut des gros attelages, ben là c’est tout l’inverse, cet attelage est tout petit. Bernard me conseille d’essayer avec du poids dans le panier. C’est noté : c’est un peu casse-gueule en solo. Alors forcement, quand j’ai demandé à mon pote Eric de faire le singe, je l’ai senti plutôt tendu. Rentrer ses 80kg dans un petit panier n’aide pas forcement à se sentir en sécurité.

Les paniers Cosy sont en tôle, maintenus en 4 points réglables à la moto et totalement démontables en 15 min pour repasser en solo. Un petit coffre, un petit pare-brise et une petite place. Le style du Cosy Rocket convient parfaitement à la moto.

Le panier est très spartiate

Nous voilà donc parti tranquillement, au son du gros mono en mode balade. On retrouve le charme de la Royal Enfield. J’adore vraiment le longue-course. Sortis de la ville, je tourne la poignée dans le coin pour faire un peu causer les 27 poneys indiens du moteur. Immédiatement, il tire à droite. Toujours en effort sur le guidon pour aller droit, nous arrivons sur le premier rond-point. Avec sa fourche classique, pas évident de tourner à droite sans accélérer. Un vrai panier à l’ancienne : accélérer dans les virages à droite, couper les gaz dans les gauches, le panier pousse la moto à droite à la décélération et il tire à droite à l’accélération.

En vitesse de croisière (90km/h sur le plat) pendant quelques centaines de mètres, je décide d’attraper une petite route propre mais tournicotante. Et là, c’est franchement devenu physique. Avec une suspension de panier très raide, Eric a bien morflé à chaque trou dans le macadam. Il s’en est finalement bien sorti en jouant au singe actif, ce qui nous a permis de hausser le ton. Toujours en contre-braquage, sans frein sur le Cosy, pour attaquer sur cette petite route et tenir un bon 70km/h, il a fallu se cracher dans les mains !

“-On roule fort là non ?” me demande mon camarade.
“-Seulement 70km/h. Plus, ça ne serait pas raisonnable” lui répondis-je dans un crissement de pneu arrière.

Cet attelage est bourré de charme

Avec le pneu avant qui se déforme à chaque virage rapide et l’arrière qui perd de l’adhérence au moindre freinage appuyé (frein arrière à tambour), la Royal Enfield attelée est bien plus adaptée aux gentilles balades du week-end qu’aux arsouilles de gars habitués à envoyer du lourd dans des paniers modernes. Une bonne balade à 70-80km/h sur belle route et 50-60km/h sur route “physique”, c’est ce qu’il lui faut pour être à l’aise.

Il faut quand même avoir à l’esprit en investissant dans ce tricycle, c’est qu’un temps d’adaptation et d’apprentissage sera nécessaire avant de se faire vraiment plaisir avec. Son comportement me semble vraiment piégeux pour le débutant en manque d’attention.

La Royal Enfield – Cosy, avec son mono, sa puissance limité et son châssis, est un side-car idéal pour les balades bucoliques. Il convient parfaitement aux personnes qui souhaitent un attelage vintage neuf sympa, pas cher (12000€). Sa géométrie, sa rusticité, son gabarit, son look rendent l’univers du side-car accessible et plus simple mais peut-être également moins évolutif dans son usage. Reste que pour le fan de ce type d’attelage, il y a de quoi se régaler.


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